Avec vue sur l'Arno d'Edward Morgan Forster

Lucy Honeychurch, comme toute jeune fille qui se respecte, voyage accompagnée d'un chaperon, et c'est Baedeker à la main qu'elles découvrent Florence.

Lucy Honeychurch, comme toute jeune fille qui se respecte, voyage accompagnée d'un chaperon, et c'est Baedeker à la main qu'elles découvrent Florence. D'une extrême sensibilité, mais prisonnière de son éducation, Lucy est profondément troublée par un baiser fougueux de George Emerson. Audace somme toute prévisible, puisqu'en proposant de céder aux demoiselles leur chambre afin qu'elles puissent jouir "d'une vue", les Emerson père et fils font preuve dès le début d'une indélicatesse et d'un anticonventionnalisme effrontés aux yeux du chaperon. À la suite de l'événement déshonorant, le séjour est interrompu. Comme dans Howards End, par le biais d'un déménagement, deux mondes opposés se retrouvent dans un même lieu : le Surrey. En faisant du voyage une étape inaugurale dans la découverte de soi, en creusant plus avant la brèche amorcée par une Italie symbolisant l'ouverture, le récit se démarque de la comédie de moeurs et ouvre la voie au grand roman moderniste de Forster, Route des Indes. On comprend pourquoi l'oeuvre a tant séduit James Ivory et Ismail Merchant, qui en donnèrent une interprétation cinématographique très fidèle sous son titre d'origine, Chambre avec Vue


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